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  • EUROPE / PATRICK LE HYARIC

    patrick-le-hyaric.jpgChaque jour qui passe démontre terriblement que l’actuelle constitution européenne n’est ni sociale, ni efficace, ni solidaire. L’ensemble des peuples fait les frais d’une monnaie unique qui n’est en fait qu’un « Euromark » et qui est géré comme l’ancien Mark allemand.
    Avec des pays au niveau de développement différent, ce qui hier se faisait par ajustement des monnaies nationales se fait aujourd’hui par la pression sur les salaires, l’emploi, les niveaux de protection sociale. Mieux, l’Allemagne utilise la monnaie unique pour importer des matières premières avec un dollar inférieur à la valeur de l’Europe et réexporte des produits finis, libellés en Euros.
    Dans le conflit sur le prix du lait, il n’y a aucune volonté de discuter d’une harmonie par le haut du prix à la production. L’Allemagne a décidé de mener ouvertement la guerre des prix avec un niveau de prix inférieur de 15% aux prix français. Si l’Europe était dotée d’une monnaie commune et non d’une rigidité d’une monnaie unique, on pourrait harmoniser les prix comparés aux coûts réels de production.

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  • LECTURE D'ETE

    Natacha Boussaa. Il vous faudra 
nous tuer

    natacha-boussaa.jpgL’Humanité publie en exclusivité en ce mois d'août le début d’un des premiers romans qui paraîtront cette rentrée. Pour cette deuxième semaine j'ai sélectionné le livre de Natacha Boussaa, jeune comédienne.

    Le sujet est plein de fraicheur et l'écriture alerte.

    DEBUT DU ROMAN

    Vendredi 10 mars 2006, 15 heures

    Faux sourire. Fausse politesse. Faux 
intérêt pour tout ce qui s’agite devant mes yeux. Combien de temps encore ? Sur le cadran inflexible, les aiguilles ciblent l’ennui. Pourvu qu’on ne me demande plus rien. Attifée en hôtesse, je crève derrière le comptoir de réception d’un building de verre. J’accueille les visiteurs, comme si l’on pouvait encore être accueilli quelque part. Je répartis les appels téléphoniques vers les différents postes, comme si l’humanité en dépendait. Je prête attention à tous les cadres supérieurs, directeurs de service, assistants et autres sommités qui entrent dans le hall, incessant ressac d’insectes. Je fais face à leurs regards mi-méprisants mi-concupiscents, lorsqu’ils me saluent, me demandent un badge, en agitant leur montre à plusieurs smics devant moi, preuve des bons choix qu’ils ont toujours faits. « Excellente présentation, dynamisme, rigueur, ponctualité, sens du service, discrétion, capacité d’écoute et aisance relationnelle sont vos atouts, connaissances informatiques (Word, Excel, Internet Explorer) et anglais d’accueil exigés », disait l’annonce de recrutement.

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  • ACTUALITE

    Martial Mbandjock, reçu à l’Élysée, recalé en boîte

    Martial-Mbandjock.jpgSamedi dernier, relate le Canard enchaîné, Martial Mbandjock, tout frais triple médaillé aux championnats d’Europe d’athlétisme, se présente avec des amis à la porte d’une discothèque courue de la banlieue lilloise, La Fabrik.

    Ses pointes et son maillot bleu sont restés aux vestiaires, Mbandjock est habillé chic et a réservé une table. Peine perdue, poursuit l’hebdomadaire, ce soir-là, comme le chante Zebda, «ça ne va pas être possible».

    Le patron de la discothèque réfute tout racisme à l’entrée. Officiellement, quand la boîte est pleine, seuls les habitués rentrent. Le même ajoute que Mbandjock aurait dû glisser à l’oreille du physionomiste qui il était, «et on l’aurait laissé entrer». Pas le genre de l’athlète français, né à Roubaix, qui a préféré rebrousser chemin.

     Trois jours plus tôt, Martial Mbandjock était reçu à déjeuner à l’Élysée et défilait sur les Champs. On y célébrait alors «l’amour du drapeau» (Roselyne Bachelot), et à l’UMP les valeurs de «générosité» et d’« enthousiasme » des Bleus. Du podium aux portes qui claquent, ça va vite. Même pour un sprinter.

    Lionel Venturini, l'Humanité