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OIKONOMIA

  • DICTONNAIRE ECONOMIQUE

    dictionary.gifAGENCES DE NOTATION : Il s'agit de sociétés chargées de l'évaluation du risque des différents placements financiers. Elles donnent ainsi des notes. Les obligations d'État, réputées sûres d'être remboursées reçoivent généralement les meilleures notes (un triple A : AAA). Mais les agences avaient accordé aussi de façon très surprenante les meilleures notes aux produits titrisés issus des subprimes… En fait elles sont mises en cause pour avoir été à la fois juges et parties. Elles sont en effet la plupart du temps organiquement liées aux plus gros opérateurs. Et du coup elles sont accusées d'avoir intoxiqué les marchés.

    La chronique de Pierre Ivorra
    Les fausses notes des agences de notation

    Les agences de notation viennent encore de frapper. Elles ont dégradé la note de la dette grecque, ce qui a pour conséquence de rendre plus cher le recours à l'emprunt de la part de l'État et des institutions publiques du pays. Mais quel est le rôle de ces agences et qui sont-elles ? Elles sont trois à faire la pluie et le beau temps dans le ciel de la fi nance, Moody's, Standard & Poor's et Fitch Ratings, toutes trois américaines, même si la dernière est contrôlée par un Français.

    Leur fonction consiste à établir une échelle de qualité des émetteurs de dettes publiques ou privées et de titres fi nanciers, c'est-à-dire d'évaluer le risque qu'il y a, pour un investisseur, à acheter tel ou tel de ces produits.
    Elles notent ces derniers à partir d'un alphabet et cela donne des " AAA " (Standards & Poor's ou Fitch Ratings) ou " Aaa " (Moody's) pour le top de la fi nance, des produits jugés de haute qualité, sûrs et rentables. À l'opposé, le " C " de Moody's ou le " CCC " de Standard & Poor's et Fitch stigmatisent les titres considérés comme très dangereux. Entre les deux, il y a toute une gradation avec des " AA+ ", des " AA- ", des " BBB ", des " Baa1 ".

    Les notes attribuées ont un impact considérable, elles peuvent donner à un État, à une institution ou à une entreprise, un accès avantageux aux marchés fi nanciers ou, au contraire, induire des conditions d'endettement très défavorables, et même parfois leur interdire tout accès à un fi nancement. Le problème est que ces spécialistes du risque n'ont vu venir ni la crise asiatique, ni la russe, ni le scandale Enron, ni le krach des nouvelles technologies, ni la crise fi nancière actuelle.
    Ces dernières années, elles ont donné de très bonnes notes à des produits contenant des titres de crédits hypothécaires américains risqués (les subprimes), qui ont joué dans la crise démarrée en 2007 le rôle d'une allumette dans un champ de pétrole. Autrement dit leur gros défaut est de croire le capitalisme indestructible et de juger un acteur économique uniquement en fonction de sa capacité supposée à rapporter de l'argent aux investisseurs.
    Dans le cas de la Grèce, on pourrait penser que les agences ne font que prendre en compte une réalité : la débandade des fi nances du pays. Elles font plus que cela, elles invitent les marchés à couper les crédits au peuple grec, à lui enfoncer la tête sous l'eau. Elles facilitent ainsi le travail de tous ceux qui veulent le mettre à la diète.
    On pourrait plutôt rêver d'un système public mondial coopératif et décentralisé de notation, incitant à orienter l'argent vers tel ou tel acteur économique dès lors qu'il affi rme un potentiel à développer utilement la richesse, l'emploi, les conditions de travail…
  • UN PAYS DE PLUS EN PLUS INEGALITAIRE

    De nombreux économistes, prenant référence des données de l'INSEE constatent que les inégalités salariales et scolaires persistent sans diminution notable sur les 20 denières années. L'accès aux grandes écoles pour les enfants d'origine sociale défavorisé s'est refermé.

    La hausse du chômage, la précarisation grandissante rend de moins en moins aisé l'entrée sur le marché du travail. Il est de plus en plus difficile de garder son emploi et ceci pour toutes les catégories professionnelles , les non qualifiés étant les plus touchés. Selon certains experts la relation avec l'emploi est dans une situation de "fragilisation généralisée".
    La perception face aux inégalités se modifie. Les inégalités, qui hier étaient imputées au système économique, sont aujourd'hui imputés aux individus liés à une contre-performance scolaire ou professionnelle.
    Il s'agit comme aux Etats-Unis de culpabiliser l'individu et non son systéme économique et politique. La formidable pression des médias gouvernementaux et patronaux dans ce sens explique très largement cela.

    Avec les hauts salaires qui explosent, la baisse des impôts sur le revenu pour les plus riches, la disparition progressive de l'impôt sur la grande fortune, la révision de la fiscalité successorale, aujourd'hui se crée au même moment une nouvelle classe de rentiers particuliérement stérile pour l'économie.
    Les écarts deviennent ainsi insupportables et peuvent expliquer les accès de fiévre face à ces injustices.

    Pour de nombreux spécialistes, il est temps de réactiver la machine à redistribuer les revenus.

    (article inspiré du forum de la régulation 2003, école normale supérieure de Paris).
     
    PUBLIE PAR OIKONOMIA, DU GROUPE E-MOSAIQUE