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Musique

  • AMINA ALAOUI : UNE VOIX EN OR ET D'ESPOIR !

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    Amina2.jpgAmina alaoui est la voix arabo-andalouse du maroc ! elle cherche à faire revivre le message de tolérance de la mythique al-andalus à travers des chants intimistes

    C'est une chanteuse marocaine de musique classique arabo-andalouse. Elle chante en différentes langues : arabe, persan classique, haketia, espagnol et portugais.

    Amina Alaoui est née en 1964 à Fès, au Maroc, au sein d'une famille aristocratique. Elle apprend à jouer du piano et est initiée à la musique classique occidentale par le chef d'orchestre Mohamed Abou Drar. Elle est également élève du conservatoire national de musique et de danse de Rabat de 1979 à 1981 avec les professeurs Ahmed Aydoun et Mohammed Ouassini. Elle étudie la danse moderne avec Marie-Odile Loakira et la danse classique avec Vera Likatchova.

    Amina Alaoui a été élève au lycée Descartes de Rabat et a étudié la philologie et la linguistique arabe et espagnole à l'université complutense de Madrid puis à l'université de Grenade.

    Musique classique arabo-andalouse

    Amina+Alaoui1.jpgDurant ses études à Grenade, Amina Alaoui effectue un travail de recherche sur les traditions musicales du Moyen-Orient et se spécialise en musique arabo-andalouse et plus spécifiquement la musique gharnati (de Grenade). En 1986, elle s'installe à Paris et continue son étude de la musique gharnati avec Rachid Guerbas et Ahmed Piro. Elle s'initie également au chant médiéval avec Henri Agnel et à la musique traditionnelle persane avec Djalal Akhbari. Elle décide par la suite d'exercer la musique en professionnelle.

    En 2011, elle fait paraître l'album Arco Iris (ECM), passerelle entre les traditions musicales portugaise (fado), espagnole (flamenco), perse et arabo-andalouse (gharnati).

    Sources Wikipédia

    Discographie

    • Gharnati : Musique arabo-andalouse du Maroc (1995)
    • Alcántara (1998)
    • Gharnati : En Concert (2009)
    • Siwan (2009, ECM) avec Jon Balke
    • Arco Iris (2011, ECM)

    Vous pouvez aussi la retrouver sur nos radios : Classik Radio et Mosaik Radio

  • Souad Massi met en lumière les poètes arabes

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    Avec le somptueux CD El Mutakallimun(les orateurs), la douce diva algérienne répond à la stigmatisation islamophobe 
par la puissance et la beauté du verbe.

    Audacieuse, Souad Massi a autoproduit et réalisé le splendide disque El Mutakallimun (les orateurs), consacré à de grands poètes arabes de l’ère préislamique à nos jours. Comme en écho aux insurrections populaires qui ont éclaté dans des pays arabes et maghrébins, elle a porté son choix sur des auteurs contestataires ou anticonformistes, qui ont inscrit la poésie arabe en lettres d’or dans le patrimoine culturel universel.

    Une initiative pertinente, visant à mieux faire comprendre la richesse et la subtilité de cette culture, alors que la stigmatisation touche de plein fouet les musulmans.

    « Quand on connaît une culture, on appréhende plus justement les gens qui lui sont liés, nous confie la douce diva algérienne. Avec cet album, j’ai souhaité fournir des clés de compréhension et partager la sérénité que me procure la poésie. Quand je ne vais pas très bien, je lis des poèmes.

    Les savants et les poètes nous lèguent un héritage auquel nous avons tous droit, même si nous sommes pauvres. Mais il faut pouvoir y accéder. À travers El Mutakallimun, j’ai voulu transmettre des chefs-d’œuvre, sources de bonheur et de réflexion. » Dès la première plage, elle offre sa voix à De quoi me réjouirais-je, d’Al Mutanabbi (Xe siècle), considéré comme le plus grand poète de tous les temps : « De quoi me réjouirais-je ? Je n’ai ni famille ni patrie / Ni ami fidèle ni vin ni le moindre confident / Qu’ai-je à espérer de mon époque ? »

    Envolées de luth oud

    Souad Massi met en lumière la saisissante actualité de ce corpus. Elle rappelle : « Al Mutanabbi a osé prétendre qu’il était le Prophète et a été assassiné à l’âge de cinquante ans. » Son nom, Al Mutanabbi, signifiant « celui qui se dit prophète », lui avait été attribué, quand, enfant, il affirmait que le ciel lui dictait ses vers. Lui qui a scandé ses premiers textes alors qu’il avait à peine dix printemps allait déclencher une rébellion sept ans plus tard et payer de sa vie sa langue affranchie.

    On lui doit, aussi, le Cheval et la Nuit, où il profère, sans peur et sans reproche : « Je m’endors à poings fermés laissant libres mes rimes (…) / Vos actes répugnent aux lois de l’hospitalité. »

    Disponible dans la version d’un boîtier simple (incluant toutes les traductions), le CD existe en outre sous la forme d’une présentation plus luxueuse : le livret de 32 pages contient des calligraphies (de Mohamed Bourafai), qui reproduisent, pour chaque poème, à la fois l’ensemble des vers et, par la forme du dessin, le thème abordé. Pour le Cheval et la Nuit, il s’agit précisément d’une calligraphie en forme de cheval. Ce travail éditorial somptueux ajoute une incontestable valeur à l’objet disque.

    Souad Massi revisite deux bijoux d’Ahmed Matar, poète irakien (né en 1954), que sa critique sociale a contraint à un long exil. Dans Ayna (visite), il évoque la disparition soudaine d’un ami qui avait demandé à un dirigeant : « Votre Excellence votre Excellence / Où est le pain où est le lait / Et la garantie du logement / Où est l’emploi pour tous / Et la gratuité des soins ? »

    La fine fleur des musiciens participe à la réussite de l’album : deux complices de longue date, Jean-François Keller (guitare) et Rabah Khalfa (percussions), Jean-Philippe Rykiel, peintre des claviers, l’éminent tandem rythmique formé par Mokhtar Samba (batterie) et Guy Nsangué (basse), etc. Folk, pop, fragrances africaines, délectables envolées de luth oud ou de banjo, pulsations caribéennes, arabesques mélodiques, les styles s’articulent parfaitement, grâce à la pertinence des arrangements. Le poète tunisien Aboul Kacem Chabbi (1909-1934) déclare, dans Hadari (aux tyrans du monde) : « Le torrent de sang bientôt t’emportera / Et les éclairs du tonnerre te brûleront à jamais ».

    Le contraste entre la gravité de son propos et le reggae au chatoiement chaâbi qui porte le texte crée une intensité, un irrésistible roulis qui définitivement nous emporte.

    Fara C.L'Humanité
  • Mademoiselle K : « Mon fantasme torse nu sur scène »

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    Quatre ans après Jouer dehors, la chanteuse revient avec Hungry Dirty Baby. Un album punk-rock balancé à l’instinct, autoproduit et entièrement interprété en anglais. Une première et une réussite pour Mademoiselle K, qui à la Cigale fin janvier promet un concert brûlant.

    Katerine Gierak, alias Mademoiselle K, est une fille au talent hors norme. Non seulement elle est l’une de nos rares rockeuses, mais elle est aussi une artiste qui sait se remettre en question.

    Pour mieux se renouveler. Elle qui avait pour habitude de chanter en français depuis son premier album, Ça me vexe, en 2006, change d’univers et revient avec Hungry Dirty Baby, un album entièrement en anglais. Une petite révolution et un choix esthétique qui s’accompagne d’un désir de se réinventer en donnant une nouvelle couleur musicale à son répertoire. « C’est comme un nouvel instrument pour mes chansons, confie-t-elle. J’ai eu une volonté très forte de changement après trois albums en français.

    Je me voyais un peu encroûtée dans ma case Mademoiselle K, la fille qui fait du rock en français. Je me sentais rouillée et j’avais l’impression d’avoir pris dix ans. »

    Le genre, l’identité, la relation à l’autre ou la violence des sentiments

    Elle est alors partie à New York, où elle s’est inscrite dans une école d’anglais pour perfectionner son apprentissage de la langue. Un séjour qui l’a reboostée : « Je n’étais jamais allée dans cette ville. J’étais en terrain anglo-saxon, ce dont je rêvais depuis des années. Ensuite, je suis partie à Londres pour travailler ma prononciation. »

    Une initiative qui n’a pas été du goût de son ancienne maison de disques, EMI, qui n’a pas voulu la suivre dans sa nouvelle approche artistique. « Cela faisait des mois que je leur disais que mon album serait en anglais. EMI étant devenu Warner, il y a eu un nouveau boss.

    Ils m’ont fait comprendre que ce serait une erreur de sortir des chansons en anglais et que j’allais perdre mon public. » La création de son propre label, Kravache, aura donné un coup de fouet à ses rêves de musique et permis, grâce à une aide de l’Adami, de sortir un album autoproduit : « Chaque disque est un épanouissement en soi, souligne Mademoiselle K, mais il est certain que celui-ci est plus fort encore parce qu’il est marqué par plus d’embûches et d’obstacles qu’il a fallu surmonter. Finalement, en l’autoproduisant, j’ai pris le plus gros risque de ma vie. C’est dur financièrement, un combat de tous les jours. »

    Hungry Dirty Baby s’inscrit dans une brit-attitude rebelle qui lui va bien. Un disque rock et punk balancé à l’instinct de manière convulsive, à l’image des clips de l’album Glory ou RU Swimming : « Je me sens bien dans le rock anglais », dit la chanteuse qui a toujours revendiqué des influences brit-pop, de Portishead à David Bowie, The Clash, The Cure ou Radiohead. Pour la pochette, elle a tenu à poser torse nu, bras croisés sur la poitrine avec une croix : « Une photo faite en plein jour au cimetière du Père-Lachaise, entre deux groupes de touristes, sourit-elle.

    C’était durant la période du débat sur le mariage pour tous. J’ai été choquée par les manifestations de haine, les intégrismes qui pullulaient. Je trouvais d’autant plus fort de poser avec une croix au moment où certains défilaient et se servaient de la croix pour attiser leur haine. » Dans ses nouvelles chansons, la rockeuse androgyne aborde le thème du genre, de l’identité, de 
la relation à l’autre ou de la violence des sentiments comme dans le titre générique de l’opus : « C’est un morceau punk, mais aussi une chanson romantique qui évoque le sentiment de manque de quelqu’un, le désir.

    Il y a une esthétique grunge avec une espèce de fantasme de la saleté associé à un truc très sexuel. J’avais envie de quelque chose de sale. J’avais en tête des peintres comme Bacon ou Lucian Freud. » Une vision rock originale et personnelle qui est une façon de bousculer nos habitudes d’écoute et de créer des émotions fortes : « C’est le fameux débat sur l’art. Est-il fait pour être beau ou pour interpeler ? Au moment de la libération sexuelle, on a beaucoup fait ça, se balader à poil, le corps peint. J’aime ce rapport de la peau et de la peinture. »

    Un rapport à la musique et à l’art, synonyme de body-painting, que Mademoiselle K entend pousser jusque sur scène : « Sur les premiers concerts, j’ai fait plein d’essais, je me suis peint le visage, puis le corps. Mon fantasme absolu est d’aller torse nu sur scène, non pour choquer les gens, mais parce que j’aime ça. Mon guitariste, quand il a chaud, il enlève son tee-shirt. Pourquoi je ne le ferais pas ? Est-on prêt à ce qu’une femme soit à égalité avec un homme ? Je trouve ça cool de se balader torse nu. C’est une liberté. »

    Victor Hache
    Vendredi, 16 Janvier, 2015
    L'Humanité
    Album Hungry Dirty Baby chez Kravache, Believen, Pias. Tournée du 23 janvier au 28 mars, dont concert à la Cigale le 26 janvier, 120, bd Rochechouart, Paris 18e.