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  • ILE DE FRANCE 91

    CORBEIL-ESSONNES : LES LIAISONS DANGEREUSES

    corbeil2.jpgAoût 2010, Nicolas Sarkozy avec à ses côtés les ministres de l’intérieur Hortefeux et celui de l’immigration Besson lance « l’opération » sécurité à partir d’un fait divers qui s’est déroulé à Grenoble. Il fustige la population Roms et les « étrangers », ces «  pelés, ces galeux » comme le disait déjà en son temps la Fontaine.

    Le 12 août, à Corbeil-Essonnes une altercation dans le quartier des Tarterets se déroule entre une patrouille de policiers et quelques jeunes. Un képi d’un des agents de police vole, des coups de marteaux de la part de ces petits délinquants sont distribués aux représentants de l’ordre, plusieurs d’entre eux sont blessés.

    A partir de ces faits « l’opération sécurité » est lancée dans l’Essonne, reprise dans tous les médias et devient le feuilleton de l’été.

    Des moyens policiers considérables sont déployés, et le 16 août quatre jeunes dont deux mineurs sont arrêtés. Ils sont immédiatement jugés en corruption immédiate. L’un est condamné à 1 an de prison dont 5 avec sursis, un autre 3 mois de prison ferme.

    Le Syndicat minoritaire de la Police, fascisant et d’extrême droite, proche de l’UMP, Alliance (1) qui soutient pleinement la campagne sécurité Présidentielle, remet en cause ces décisions de justice mettant en cause la loi républicaine, ce qui de la part d’un Syndicat censé représenter des agents chargés de faire appliquer la loi est surprenant et a été peu relevé.

    Fait rarissime la Parquet fait alors appel de ces jugements.

    Plusieurs articles de presse donnent alors un éclairage particulier sur ces agresseurs.

    corbeil.jpgCorbeil est une ville particulière, pour certains de non-droit. L’ancien Maire, et Sénateur Serge Dassault impose sa loi. Milliardaire, ami des puissants, notable de l’UMP il a un pouvoir considérable. En quelques heures sur simple appel téléphonique il a contribué à licencier un ancien directeur de l’hôpital sud-francilien et un préfet de la république qui a osé mettre en cause la sincérité du budget de la ville. Depuis dans ce département les préfets marchent droit, oser critiquer le patriarche relève du crime de lèse-majesté.

    Invalidé par le conseil d’état pour fort soupçon de fraudes il a laissé la place à un de ses amis à la Mairie de Corbeil en 2009, qui lui-même a été invalidé par le tribunal administratif. Il vient de faire appel.

    Avec 7,6 milliards $ en 2010, Serge Dassault est la 89e fortune mondiale selon le magazine financier Forbes, son pouvoir économique et médiatique considérable ( entreprise Dassault, propriétaire du Figaro, et dans le département du Républicain, seul hebdomadaire local) il a imposé de nombreux réseaux.

    Un des principaux, c’est celui qu’il a mis en place dans le quartier stratégique des Tarterets et qui lui a permis électoralement (de peu), de toujours gagner.

    Dans ce quartier c’est du donnant donnant, « je vote pour toi, je fais voter pour toi, et que me donnes-tu en échange ? ».

    Le journal le Parisien vient de révéler que 74 jeunes dont beaucoup de ce quartier viennent d’être embauché par la Mairie de Corbeil en Contrat d’Accompagnement à l’Emploi. «beaucoup font des efforts et sont volontaires. Sauf qu’un noyau dur, embauché au services techniques, principalement à la propreté urbaine multiplie les incidents. Une partie des hangars a été brûlée volontairement, le personnel a peur, un employé est décédé après des menaces de mort, le mur de son habitation taguée. »

    Pour Bruno Piriou, conseiller général communiste de Corbeil ces embauches s’apparente à du clientélisme.

    Dans son numéro du 25 août le journal le Canard enchaîné titre : « un cogneur de flic bosse pour Dassault », et révèle qu’un des agresseurs des policiers, celui qui a arraché le casque d’un des policiers est un de ceux qui a été embauché par l’équipe Dassault.

    Dans le même numéro ce journal révèle également que la police suite à une perquisition liée à une extorsion de fonds à saisi un bordereau de remise de 3 chèques avec comme émetteur un ancien Maire adjoint de Corbeil et secrétaire départemental de l’UMP d’un montant de 8500 €.

    Corbeil sent la poudrière, les « affaires succèdent aux affaires » . La confusion est globale entre pouvoir, argent, délinquance.

    L’UMP, Sarkozy, Syndicat policier maison entretiennent le discours de la peur mais couvrent dans cette ville des méthodes indignes, des liaisons dangereuses pour la démocratie.

    (1) - Le Point a publié un article intéressant sur ce Syndicat où il révèle que les deux principaux dirigeants ont obtenu des promotions professionnelles pour des sous-officiers exceptionnelles au mois de juin contrairement bien sûr aux dirigeants du syndicat majoritaire Unité-SGP-FO avec des rémunérations mensuelles nettes de 3000 €.

  • LYCEES : LES LIVRES DE LA COLERE

    ECOL1.jpgLa région IdF demande à l'Etat de participer au financement des manuels scolaires

    Le président de la région IdF Jean-Paul Huchon (PS) et la vice-présidente PCF Henriette Zoughebi (lycées) ont demandé mardi au gouvernement d'"assumer les conséquences financières de ses décisions sur la réforme des lycées et de participer au financement des manuels scolaires".

    Dans un communiqué, ils soulignent que "la décision unilatérale du gouvernement de mettre en oeuvre dès cette rentrée la réforme du lycée en classe de seconde crée une situation sans précédent".

    A cause des très courts délais décidés, trois mois au lieu des douze prévus par le code de l'Education, "rien n'est prêt pour la rentrée", déplorent les deux élus.

    Ils reprochent au ministre de l'Education nationale Luc Chatel de faire des déclarations sur les ressources numériques "totalement déconnectées de la réalité" et d'avoir mis "devant le fait accompli" les régions, notamment l'IdF, qui finance depuis 2001 la gratuité des manuels pour les lycéens.

    "Ce n'est que le 31 mars 2010, après les délais légaux de vote des budgets des collectivités, que le conseil régional a été informé du remplacement complet des ouvrages", indiquent les responsables régionaux.

    "Le budget régional 2010, adopté en décembre 2009, ne pouvait donc prévoir cette dépense supplémentaire de 20 millions d'euros".

    M. Huchon et Mme Zoughebi soulignent avoir "alerté à plusieurs reprises avant les vacances le ministre de l'Education nationale sur ce dossier" et que M. Chatel n'a pas répondu à leur courrier du 15 juillet.

    Ce dernier "doit cesser de mépriser les jeunes, les familles et les élus", écrivent-ils, demandant à nouveau "que l'Etat contribue au financement des manuels scolaires des lycéens, comme il le fait pour ceux des collégiens".
  • UN PAYS DE PLUS EN PLUS INEGALITAIRE

    De nombreux économistes, prenant référence des données de l'INSEE constatent que les inégalités salariales et scolaires persistent sans diminution notable sur les 20 denières années. L'accès aux grandes écoles pour les enfants d'origine sociale défavorisé s'est refermé.

    La hausse du chômage, la précarisation grandissante rend de moins en moins aisé l'entrée sur le marché du travail. Il est de plus en plus difficile de garder son emploi et ceci pour toutes les catégories professionnelles , les non qualifiés étant les plus touchés. Selon certains experts la relation avec l'emploi est dans une situation de "fragilisation généralisée".
    La perception face aux inégalités se modifie. Les inégalités, qui hier étaient imputées au système économique, sont aujourd'hui imputés aux individus liés à une contre-performance scolaire ou professionnelle.
    Il s'agit comme aux Etats-Unis de culpabiliser l'individu et non son systéme économique et politique. La formidable pression des médias gouvernementaux et patronaux dans ce sens explique très largement cela.

    Avec les hauts salaires qui explosent, la baisse des impôts sur le revenu pour les plus riches, la disparition progressive de l'impôt sur la grande fortune, la révision de la fiscalité successorale, aujourd'hui se crée au même moment une nouvelle classe de rentiers particuliérement stérile pour l'économie.
    Les écarts deviennent ainsi insupportables et peuvent expliquer les accès de fiévre face à ces injustices.

    Pour de nombreux spécialistes, il est temps de réactiver la machine à redistribuer les revenus.

    (article inspiré du forum de la régulation 2003, école normale supérieure de Paris).
     
    PUBLIE PAR OIKONOMIA, DU GROUPE E-MOSAIQUE