Coffret « Brune/Blonde » (Étreintes brisées, Mulholland Drive, le Mépris, Belle de jour), 4 DVD, Studio Canal, 24,99 euros.
Pour accompagner l’événement de la Cinémathèque française, « Brune/Blonde », une exposition art et cinéma, concoctée par le critique et enseignant Alain Bergala, et visible jusqu’au 16 janvier prochain, ce coffret rassemble quatre œuvres de choix, marquées par le talent particulier de cinéastes pour filmer les actrices, leur plastique, et donc, bien sûr, cette véritable usine à fantasmes que constitue leur chevelure. Marilyn Monroe ou Brigitte Bardot seraient-elles devenues les icônes que l’on sait, affublées d’une autre couleur de cheveux ? À cette question implicite qui sous-tend l’exposition, Alain Bergala répond clairement non. Car l’imaginaire a aussi ses modes. « Aux débuts du cinéma, la séductrice fatale, c’est la brune, explique-t-il. Puis, vers la fin des années 1930, les rôles s’inversent : les brunes réintègrent l’espace domestique tandis que la blonde s’impose. »
Hitchcock fut sans doute le cinéaste qui poussa le plus loin cette obsession capillaire : comment oublier en effet le chignon de Kim Novak dans Sueurs froides ou les boucles blondes de Grace Kelly dans Le crime était presque parfait ou la Main au collet ? Toutefois, Godard et Bunuel, dans les années 1960, Lynch ou Almodovar, aujourd’hui, ont aussi montré de belles dispositions dans cet exercice. Brouillant parfois les cartes, en utilisant perruques et autres postiches. Un bonheur pas du tout tiré par les cheveux !
Article publié par l'Humanité