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Société - Page 3

  • Les amours de Suzanne au prisme d’un kaléidoscope

    cinéma français, françois damiens, sara forestier, katell qillévéré, adèle haenel

    Suzanne, de Katell Qillévéré. France. 1 h 34. Avec ce deuxième long métrage, un drame familial plein de délicatesse, Katell Quillévéré donne un portrait de femme attrapée par le cœur contre toute raison.

    Suzanne est une petite fille en tutu pailleté qui va se détacher subtilement du groupe de ses camarades sur la scène de music-hall d’une fête d’école. Elle est couvée des regards chaleureux de son père et de sa sœur cadette, son inséparable. La cuisine familiale d’un homme qui élève seul ses deux filles, une virée pique-nique au cimetière où repose la mère, une date de décès : 1985. Le minuscule calcul mental auquel on se livre forcément ne forme que l’un des fils de trame du film de Katell Quillévéré.

    De cette entrée en matière à la durée assez brève, beaucoup de sensations seront déjà parvenues au spectateur, qui toutes rencontreront leurs échos sans que l’histoire qui court sur les vingt-cinq années suivantes soit obturée de psychologie.

    L’extraordinaire de toute existence

    Suzanne et Maria (Sara Forestier et Adèle Haenel) passent de l’enfance la plus heureuse possible à une adolescence rieuse. Le père, Nicolas (François Damiens), est camionneur. Suzanne est employée dans les bureaux de l’entreprise. Maria se rêve styliste. Katelle Quillévéré livre de ces vies ordinaires des moments de cristallisation signifiants, sous la banalité des dialogues et des situations, révélant l’extraordinaire de toute existence dès lors que l’on y porte intérêt. L’intensité du jeu des acteurs apporte une contribution d’importance au kaléidoscope manié avec délicatesse par la réalisatrice. Aucun de ces personnages ne tient de rôle mineur. La visibilité de Suzanne émergera des choix qu’elle va opérer, avec lesquels son entourage devra composer sans que pour autant elle s’épargne. Enceinte à dix-sept ans, Suzanne décide seule de garder l’enfant, un petit garçon que l’on rencontre quatre ou cinq ans plus tard sur les genoux de sa mère au visage joliment maquillé mais teinté de mélancolie. Une rencontre amoureuse, et Suzanne bifurque à nouveau, lâche boulot et famille, s’embarque avec Julien (Paul Hamy) sur la route périlleuse du jeune homme, semée de braquages.

    On épouse l’absence de jugement de la cinéaste

    Dans les choix de Suzanne réside chaque fois un faisceau de contradictions, ce qui provoque l’empathie à défaut de se reconnaître dans ses actes. On épouse l’absence de jugement de la cinéaste. Déterminée, Suzanne semble pourtant agir comme hors d’elle-même. Toute entière amoureuse, elle n’est pas indifférente aux conséquences de ses actes. De longues plages de temps séparent les moments de rencontre entre Suzanne et sa famille. Leur contenu est éludé au profit de la perception sismographique de ce qui se joue. Le traitement des écoulements temporels participe au sentiment d’authenticité du film. Un baiser échangé au-dessus d’une volute de tabac au bistrot du coin, une chanson à la radio, un papier peint de chambre d’hôtel évoquent l’air des temps sans les figer par la datation.

    Le milieu social, considéré à bonne hauteur, entraîne ses déterminismes sans fixer les destins. Katell Quillévéré confère à son portrait de famille sa part de lumières et de tragédies. L’emploi de Nicolas l’oblige à trop de trajets routiers pour qu’il puisse conserver la garde de son petit-fils, les logements abritent des modes de vie et non de simples décors. Le dénouement, poignant, reste ouvert à la vie. Il faut rester jusqu’à la fin du générique rythmé par une fabuleuse version de Suzanne de Leonard Cohen interprétée par Nina Simone.

    • La bande annonce :

    Lire aussi :

    Dominique Widemann

  • CUBA ET LA RECONNAISSANCE DES DIVERSITES !

    GAY PRIDE A LA HAVANE !

    gaypridecuba.jpgPlus de 300 homosexuels ont défilé samedi et dansé au rythme de la conga, avec des drapeaux arc en ciel pour la défense des droits des homosexuels à Cuba.

    Le sexologue et fille du président Raul Castro, Mariela Castro était en tête de cette manifestation qui c'est déroulée au son des tambours et trompettes

    Pendant plus d'une demi-heure, les homosexuels, habillés dans des vêtements colorés ont dansé en remontant la rue centrale de La Havane, la rue la plus fréquentée de la capitale.

    "La haine et la peur sont surmontés que par l'amour», «J'ai un fils gay et c'est merveilleux», «Je n'ai pas perdu une fille, j'ai en gagné deux." Ont témoigné plusieurs manifestants.

    «Le socialisme c’est l'unité dans la diversité», ont scandé les participants.

    Cette septième édition de cette version « Gay Pride Cubaine » témoigne une nouvelle fois de la volonté de Cuba de combattre homophobie et préjugées avec la fête mais aussi par la loi et la persuasion notamment à l’initiative du Centre national d'éducation sexuelle (CENESEX) animé par Mariela Castro dont l‘action est remarquable, et remarqué bien au-delà de l‘Ile.

    Cette manifestation a été cloturée par un gala au théatre Karl Marx de la Havane en présence de plusieurs membres du gouvernement.

     

    Article d'après presse et Télésur et Cubainformation

  • SOCIETE : La jeunesse sacrifiée

    JEUNES : UNE GENERATION PERDUE ?

    manifn3.JPGDans son dernier rapport, l’OIT pointe le lien entre le chômage massif des jeunes et la hausse de la criminalité.

    Attention, risque de « génération perdue ». C’est un cri d’alarme que vient de lancer l’Organisation internationale du travail (OIT). Son dernier rapport, publié le 12 août, consacré aux « Tendances mondiales de l’emploi des jeunes » révèle l’ampleur des conséquences de la crise sur les jeunes générations.

    Il vient aussi à point nommé pour nourrir le débat politique sur la sécurité. Avec 81 millions de sans-emploi parmi les 620 millions de jeunes économiquement actifs, âgés de quinze à vingt-quatre ans, soit un taux de 13 %, le chômage des jeunes dans le monde a atteint, fin 2009, son plus haut niveau jamais enregistré. Et il devrait continuer d’augmenter en 2010, pour atteindre les 13,1 %, contre 11,9 % en 2007.

     Dans les économies développées et de l’Union européenne, le chômage des jeunes atteint 17,7 %, en hausse de 4,6 % sur 2008.

    L’OIT met en garde contre « le risque d’une génération perdue, constituée de jeunes gens qui sont totalement détachés du marché du travail et ont perdu tout espoir de pouvoir travailler pour gagner décemment leur vie ». Les jeunes « font toutes les démarches, mais les portes se ferment devant eux », souligne Sarah Elder, coauteur du rapport. L’OIT met en relief les lourdes conséquences du phénomène. « Les sociétés perdent leur investissement dans l’éducation.

     Les États manquent de contributions aux régimes de sécurité sociale tout en étant contraints d’augmenter les dépenses d’aide sociale. » « Les jeunes sont les moteurs du développement économique, a déclaré le directeur de l’OIT, Juan Somavia. Renoncer à ce potentiel est un gâchis économique qui peut saper la stabilité de la société. » Le rapport souligne en effet que « l’incapacité à trouver un emploi génère un sentiment d’inutilité et de désœuvrement parmi les jeunes qui peut provoquer une hausse de la criminalité, des problèmes mentaux, de violence, de conflits et de drogue ».

     Avis à tous ceux qui se livrent à une surenchère sécuritaire, en prétendant ignorer le contexte économique et social de la montée de la délinquance. À l’image, ce week-end, de Christian Estrosi, qui s’en prenait aux municipalités de gauche accusées de laxisme. Manière, pour le ministre de l’Industrie, de faire oublier sa lourde responsabilité dans la destruction de 250 000 emplois par l’économie française en 2009. Soit autant de portes fermées devant les jeunes de l’Hexagone.

    Yves Housson, l'Humanité