Le Parti communiste français et la Municipalité d’Evry ont rendu un vibrant hommage à Missak Manouchian né en 1906 assassiné en 1944 et qui participa activement à la résistance avec ses compagnons arrêtés à Evry le 16 novembre 1943.
Le samedi 13 novembre, de nombreux militants s’étaient donnés rendez-vous sur le lieu même où Missak avait été arrêté par la police française.
Christian Pigaglio, Président du groupe des élus communistes d’Evry, et Philippe Camo, conseiller régional, secrétaire fédéral du PCF de l’Essonne après le dépôt des gerbes ont rappelé la mémoire de Manouchian, et mis le parallèle avec cette période de résistance menée aujourd’hui pour défendre le droit des Roms et les acquis liés au programme du Conseil National de la Résistance comme celui de nos retraites et de la sécurité sociale.
L’HISTOIRE
Le tragique rendez-vous du 16 novembre 1943 à Évry Petit-Bourg Rien à signaler sur les divers fronts. Mais ce matin-là, sous un ciel lourd, aux environs immédiats de la gare d'Évry Petit-Bourg (Essonne), va se jouer un épisode dramatique du " front invisible " où s'affrontent, à armes inégales, les Francs-Tireurs et Partisans immigrés (FTP-MOI) et les Brigades Spéciales de la police française aux ordres de la Gestapo.
" Filé " à partir de son domicile parisien, Missak Manouchian devait rencontrer, sur les berges de la Seine, Joseph Epstein, responsable des Francs-Tireurs Français pour l'Ile-de-France. Ils seront capturés sur la rive gauche après avoir tenté d'échapper aux policiers en civil lancés à leurs trousses. Ainsi a pris fin l'une des plus grandes opérations de police contre la résistance, notamment la formation militaire des volontaires immigrés d'origines juive, italienne, espagnole, arménienne... dont les faits d'armes, dans la capitale même, furent autant de coups portés au prestige de l'occupant. Ce qui leur valut la colère de Berlin qui exigeait de mettre rapidement les "terroristes juifs et étrangers hors d'état de nuire".
Missak Manouchian tombera au Mont-Valérien, avec vingt-et-un de ses camarades, sous les balles de l'ennemi, le 19 février 1944. Également condamnée à mort, la jeune femme, Olga (Golda) Bancic, sera décapitée en Allemagne. Joseph Epstein et vingt-huit autres partisans français seront fusillés le 11 avril 1944.
Louis Aragon lui consacra un poème « l’affiche rouge » rappelant pour l’histoire le rôle essentiel de ces résistants venus de l’étranger qui moururent pour la France.
En donnant le nom de Missak Manouchian à un parc, à l'endroit même où eut lieu son arrestation, la Mairie d'Évry a ainsi créé un lieu de Mémoire et encore un lieu de Vie.